Les hirondelles de Kaboul
Éditions : Julliard
Année : 2002
Pages : 187
Catégorie : Romans dramatiques
Âge : Dès 14 ans
Résumé : Dans le Kaboul de l’an 2000, alors que les talibans font régner sur l’Afghanistan un régime atroce, quatre personnages inoubliables :
Il y a Mohsen, qui descend d’une famille de commerçants prospères que les talibans ont ruinée ; Zuneira, sa femme, sublimement belle, qui fut une enseignante brillante et qui n’a plus le droit de sortir de chez elle… Ils survivent dans des conditions morales et matérielles abominables, soutenus par l’amour qu’ils se portent et le respect qu’ils doivent à l’intelligence et à la connaissance.
Il y a aussi Atiq, qui a sincèrement adhéré à l’idéologie des talibans et qui tente d’assurer son service à la prison de Kaboul dans le respect de sa foi. Mais chaque jour est une épreuve terrible où tout ce qu’il voit et tout ce qu’on l’oblige à faire sont contraires à tout ce qu’il croit. Il y a enfin Mussarat, sa femme, qui se meurt de maladie et de désespoir.
Un geste atroce… et l’acte d’amour désespéré d’une de ces femmes qu’on appelle les « hirondelles de Kaboul ».
Désespéré, oisif, exténué, Mohsen erre dans Kaboul quand il est entouré par une foule qui s’apprête à lapider une femme adultère. Comme anesthésié par l’atmosphère hystérique qui le cerne, Mohsen va, lui aussi, balancer de toutes ses forces quelques pierres au visage de la femme enterrée jusqu’à la taille. Ce geste insensé va faire basculer le destin de tous les protagonistes dans la tragédie… jusqu’au sacrifice ultime – et vain – de Mussarat, cette femme qui donnera sa vie pour permettre à l’homme qu’elle aime de retrouver sa capacité d’aimer.
Source : amazon.fr
Mon avis ( juillet 2009 ) : À travers ce roman, j'ai pénétré à l'intérieur d'une autre réalité, un autre monde où les injustices règnent. Je connaissais avant ce que les femmes vivaient dans ces endroits, mais par l'écriture intense et quelques fois poétiques de Yasmina Khadra, j'ai été encore plus touchée par leur malheur. Je me demande encore pour quelle raison les hommes les traitent comme des subordonnées et ne voient pas la vraie beauté en elles. Depuis des années, les femmes sont charriées, torturées et manipulées par les hommes. Pourquoi ? Ces questions m'ont assaillis tout le long du livre et ne me quitte plus depuis. De plus, en ce qui est de leur religion, j'étais secouée. Comment peuvent-ils croirent à des bêtises pareilles ? D'après leur vision, j'imagine un dieu bon aux abords, mais qui est un diable derrière son masque, punissant quiconque se montre indigne à son égard et qui ose défier son autorité, surtout les femmes. Ce sont bien les humains pour inventer de telles choses...
En ce qui est des personnages de l'histoire, je ne me suis pas attachée à eux. Mais je dois dire que j'aimais beaucoup Zunaira avant que l'accident arrive, cette ancienne militante du droit féminin. J'étais totalement d'accord avec elle sur le tchadri, cet accoutrement qui camoufle l'identité de la femme. Par ailleurs, le dénouement du livre m'a laissée sur ma faim puisque je m'attendais à une autre conclusion que celle que l'auteur nous offre.
Pour conclure, l'auteur manie avec excellence sa plume et je ne vais pas hésiter à lire ces autres livres. Ses mots sont d'une telle intensité qu'à plusieurs occasions, j'avais les larmes aux yeux, surtout aux exécutions. Il mérite d'être découvert, même si les sujets de ses livres sont quelques peu tabous.
Extrait du livre : « ... Avec ce voile maudit, je ne suis ni un être humain ni une bête, juste un affront ou une opprobre que l'on doit cacher telle une infirmité. C'est trop dur à assumer. Surtout pour une ancienne avocate, militante de la cause féminine. Je t'en prie, ne pense aucunement que je fais du chichi. J'aimerais bien en faire d'ailleurs, hélas ! le coeur n'y est plus. Ne me demande pas de renoncer à mon prénom, à mes traits, à la couleur de mes yeux et à la forme de mes lèvres pour une promenade à travers la misère et la désolation ; ne me demande pas d'être moins qu'une ombre, un froufrou anonyme lâché dans une galerie hostile... »
Critiques d'ailleurs : Florinette , Philo , Charlotte , Katell , Kidae
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