Le Horla et autres contes fantastiques
Coup de coeur !
Éditions : Flammarion
Traduction : Aucune
Année : 20036
Pages : 117
Catégorie : Nouvelles
Résumé
" La vraie peur, c'est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d'autrefois ", écrit Maupassant. Apparitions terrifiantes, présences invisibles, morts étranges... Dans ce recueil de contes fantastiques, l'auteur malmène les sens et la raison de ses personnages comme de ses lecteurs, ne leur laissant qu'une certitude: celle de la peur immense qui s'empare d'eux.
Extrait
« Eh bien, je crois que les histoires chuchotées par les roseaux minces avec leurs petites voix si douces doivent être encore plus sinistres que les drames lugubres racontés par les hurlements des vagues. » Sur l'eau, p. 30.
Source : decitre.fr
Mon avis : Guy de Maupassant sera toujours un auteur auquel j’accorderai une singulière admiration puisque son écriture m’émerveille continuellement. Cette fois-ci, il nous offre plusieurs nouvelles touchant un état émotionnel mystérieux et complexe : la peur. Doué tel qu’il est, Maupassant a su exploiter le thème du fantastique avec une dextérité que peu d’auteurs peuvent atteindre au sein de ce genre littéraire. Cette aventure m’a charmée, car j’y suis embarquée avec une facilité surprenante et ces récits brefs recèlent une grande richesse de talent afin que la réalité et l’irrationnel se frôlent, mais sans se confondre pour autant. J’aurais adoré que les nouvelles perdurent et je puis vous avouer que « Sur l’eau » a été mon conte fétiche dans Le Horla, car c’est un élément envers lequel je ressens une grande affinité, d’autant plus que l’histoire est captivante en soi.
La Main d’écorché, Sur l’eau, La peur, Apparition, Le Horla et La Nuit : ces six nouvelles nous entraînent dans le vrai fantastique, non pas celui véhiculé à notre époque qui devrait être considéré comme du merveilleux, mais plutôt celui du surnaturel s’introduisant dans notre cadre réaliste. Chaque phrase, chaque mot a été écrit en sorte que le lecteur se fasse happer par l’atmosphère des histoires, tout comme la structure a été édifiée en sorte que deux possibilités s’offrent à la fin : le véritable surnaturel ou l’illusion crée par l’esprit. Ce qui est admirable, c’est que nous nous posons réellement cette question, comme les personnages : cet événement s’est-il vraiment déroulé ou n’était-ce qu’une simple hallucination ? Que ce soit l’être invisible dans Le Horla, la main à l’apparence douteuse dans La Main d’écorché, la terreur vécue par le personnage dans La Peur ou les ténèbres sibyllines dans La Nuit, les phénomènes sont décris d’une façon si crédible que je m’y croyais. Je ne ressentais peut-être pas la peur des protagonistes, mais l’atmosphère angoissante, elle, m’enveloppait. Et ce voile sombre qui m’a captivé est le fruit de la plume authentique de Maupassant dont la souplesse mise dans le maniement des mots n’a d’égal que la précision de son écriture inoubliable. Tant de formes et de procédés manœuvrés avec un soin affûté ! De ce fait, en quittant les récits, j’avais la réelle impression que toutes ces nouvelles étaient aussi véritables que mon existence, c’est pourquoi j’honore le réalisme que l’auteur a su garder malgré les élans d’irrationalité.
Vous n’avez pas encore eu l’audace de faire route avec la plume de Guy de Maupassant ? Ces textes sont d’excellentes prémices pour débuter cette rencontre puisque vous serez autant rassuré par le format que vous serez happé par l’ambiance équivoque de chaque nouvelle. Prolifique auteur du XIXe siècle, Le Horla vous fera connaître les vraies racines du fantastique et de mon côté, il vient s’ajouter à mes coups de cœur. Je ne me lasse pas d’être bercée par sa plume et il me tarde de lire Bel-ami qui figure dans ma PAL. Et en voyant sa liste d’œuvres publiées, je suis rassurée de savoir que mon voyage ne sera pas de courte durée !
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