La berceuse de l'océan
C'est par une nuit étoilée, sous le firmament du ciel, que j'ai connu la plus belle des berceuses. Cette berceuse cristalline n'égalait guère celle que me chantait ma mère lors de mon enfance. Non, elle était beaucoup plus vibrante et mystique qu'une simple voix. C'était le chant pur de l'océan. Une berceuse que je ne connaissais pas avant et que je n'aurais jamais cru connaître. Elle vint à mes oreilles pendant un voyage de plaisance dans les Caraïbes que j'avais décidé d'entreprendre avec quelques copains de l'université. Pour moi, ça n'allait qu'être un séjour tout à fait normal entre les éternelles plages et les bars exotiques. Mais dès que j'ai posé mon regard sur l'horizon de la mer, j'ai sentis une force enivrante m'envahir. J'ai su à l'instant que je devais aller découvrir cette immensité. Mes amis pouvaient bien rire de moi, j'étais décidée à m'aventurer sur cette beauté naturelle. Et c'est ce que je fis la soirée même. Je réserva un bateau de pêche, assez petit pour me permettre de sentir la houle de la mer . L'excitation commença à m'envahir lorsque le pêcheur démarra. Il ne prit que quelques minutes pour s'éloigner du large pour ensuite arrêter le moteur comme je le souhaitais.
Alors, ce fut à ce moment que j'entendis la berceuse de l'océan. Au début, elle fut douce, timide et sans grands artifices, mais au moment où je m'assis sur le bord du bateau, laissant mes pieds plonger dans l'eau glacée, cette mélodie devint sublime et bouleversante. Elle se glissa jusqu'à mon coeur, me procurant des frissons d'extase. Ballotée par des vagues délicates qui donnaient la cadence à la berceuse et le regard rivé sur cette grande étandue illuminée par la pleine lune, je m'adonna à ce moment de pure beauté en souhaitant que ce chant ne se termine jamais. Mais comme toute chose de la vie, il dû prendre fin lorsque le pêcheur, qui s'était retiré dans son étroite cabine, me souffla que nous devions rentrer. J'étais terriblement déçue. Néanmoins, je gardais un sourire paisible. Au fond de mon coeur, j'avais fait un choix. Celui de revenir à chaque été, autant que je le pouvais, sur cette tendre mer pour qu'elle me chante sa berceuse venue de ses tréfonds insondables.
Fanny Mathieu
polynesie-francaise.eu.com
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