Amélie Nothomb
Fille du baron Patrick Nothomb, ambassadeur de Belgique, elle séjourne ainsi au Japon, en Chine, aux États-Unis (New York), en Asie du Sud Est (Laos, Bangladesh, Birmanie). Elle ne découvre la Belgique qu'à l'âge de 17 ans. Elle y finit ses humanités à l’Institut Marie Immaculée Montjoie à Uccle pour ensuite entamer des études de philologie romane à l’Université libre de Bruxelles.
Depuis 1992, elle publie chez Albin Michel un livre par an soit dix-huit romans à ce jour. Son premier roman, Hygiène de l'assassin est un chef d'œuvre presque uniquement composé de dialogue entre un prix Nobel incompris et des journalistes, la discussion virant à l'interrogatoire. Amélie Nothomb nous montre qu'elle manie avec brio, et ce dès son premier roman, l'art de plaire et d'interroger, de montrer du doigt à la fois les petits défauts humains et les horreurs dont ils sont capables. Avec une régularité notoire : « Tous les ans, à la rentrée, il y a deux événements majeurs : les vendanges et la sortie du Nothomb. Cette année, le raisin est en avance, mais l'Amélie est à l'heure ». Ses écrits sont traduits dans trente-sept langues à travers le monde.
Amélie Nothomb suscite la polémique: elle compte de très nombreux fans, mais aussi de violents détracteurs, ce qui déplaît aux écrivains qu'on dit trop vite "classiques" du fait de sa notoriété toujours grandissante qui agace très vite ceux qui voudraient faire passer son immense talent pour un simple argument de vente et sa figure atypique pour de l'exentrisme : « C'est que mademoiselle Nothomb n'a pas que des admirateurs, mais aussi quelques détracteurs qui lui reprochent ceci et cela, et notamment sa célébrité. (…) Elle est devenue, par les hasards des interviews, un mythe ». Mais l'auteur se défend : « Je suis ce que je peux être. Je ne maîtrise pas ce que je suis et encore moins les regards que les autres posent sur moi ».
Amélie Nothomb raconte une partie de son enfance dans ses romans Métaphysique des tubes, Le Sabotage amoureux et Biographie de la faim. Fille du diplomate Patrick Nothomb, cette enfance est rythmée par d'incessants déménagements au gré des affectations paternelles. Notamment à cause de sa gouvernante japonaise Nishio-San qu'elle considérait comme sa seconde mère, elle vit son départ du Japon, « pays de la beauté », pour la Chine, « pays de la laideur », comme un exil et vit les autres déplacements familiaux comme autant de déracinements successifs. Mais aussi comme « un nomadisme culturel qui décuple sa curiosité et renforce sa précocité ». Elle raconte dans Biographie de la faim comment elle a plongé, avec sa sœur Juliette, dans les livres, la potomanie, l'alcool infantile et l'anorexie. Adulte, son diplôme de philologie romane en poche, Amélie Nothomb retourne au Japon pour y travailler comme interprète (elle maîtrise le japonais, du moins oralement) et songe à s'y installer définitivement. Elle entre dans une grande entreprise japonaise, dans laquelle elle restera un an. Après cette expérience, désastreuse à plusieurs égards, qu’elle romance dans Stupeur et tremblements, elle rentre en Belgique et envoie le manuscrit de Hygiène de l'assassin à de nombreux éditeurs. Elle publie Hygiène de l'assassin chez Albin Michel, en 1992.
En 2004, elle en était à son 53e manuscrit. Elle dit écrire près de quatre romans par an pour n’en publier qu’un seul : « J'écris 3,7 romans par an, c'est un rythme, je l'ai constaté après coup. Cela dit, n'allez surtout pas imaginer que tous ces romans sont bons. Il y a une énorme proportion de romans ratés dont il est hors de question que je les publie », « L'immense majorité [de ces manuscrits] restera dans des caisses et n'en sortira pas. Je veillerai à me protéger suffisamment pour cela ». Se disant également « enceinte de ses romans », Amélie Nothomb dit écrire depuis l’âge de dix-sept ans.
Entre 2000 et 2002, elle écrit sept textes pour la chanteuse française Robert. Elle romance la vie de la chanteuse dans Robert des noms propres, paru en 2002.
Dans son dernier roman, Le Voyage d'Hiver, Amélie Nothomb renoue avec ses thèmes favoris qu'elle manie si bien : l'auto dérision (concernant la condition d'écrivain), le suicide amoureux, l'incohérence de l'existence si on ne s'attache qu'à regarder qu'un seul fait de la vie (ici : l'amour).
Oeuvres littéraires :
- Hygiène de l'assassin, roman, Albin Michel, 1992 (Prix René-Fallet, Prix Alain-Fournier)
- Le Sabotage amoureux, roman, Albin Michel, 1993 (Prix de la Vocation, Prix Chardonne)
- Les Combustibles, théâtre, Albin Michel, 1994
- Les Catilinaires, roman, Albin Michel, 1995
- Péplum, roman, Albin Michel, 1996
- Attentat, roman, Albin Michel, 1997
- Mercure, roman, Albin Michel, 1998
- Stupeur et tremblements, roman, Albin Michel, 1999 (Grand Prix du roman de l’Académie française)
- Métaphysique des tubes, roman, Albin Michel, 2000
- Cosmétique de l'ennemi, roman, Albin Michel, 2001
- Robert des noms propres, roman, Albin Michel, 2002
- Antéchrista, roman, Albin Michel, 2003
- Biographie de la faim, roman, Albin Michel, 2004
- Acide sulfurique, roman, Albin Michel, 2005
- Journal d'Hirondelle, roman, Albin Michel, 2006
- Ni d'Ève ni d'Adam, roman, Albin Michel, 2007 (Prix de Flore)
- Le Fait du prince, roman, Albin Michel, 2008, (Grand Prix Jean Giono)
- Le Voyage d'Hiver, roman, Albin Michel, 2009.
Source : fr.wikipedia.org
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