jeudi 23 décembre 2010

La foi du braconnier de Marc Séguin

La foi du braconnier






Éditions : Leméac
Année : 2009
Pages : 146
Catégorie : Littérature québécoise

Résumé 

Marc S. Morris est un chasseur. À demi Mohawk, dans son sang coule une amertume brûlante nourrie de désillusion et, s'il tue les bêtes, c'est pour éviter de tuer les hommes. Pourtant, Marc S. Morris à la Foi, aimerait avoir la Foi. Devenir pape, par exemple. Ou aimer une femme. Dédier sa vie.
C'est le lendemain d'un suicide raté que le narrateur raconte, comme dans un ultime sursis, les dix dernières années au cours desquelles il a sillonné en pick-up le continent à la recherche de cette grandeur qui l'aurait transporté. Vu du ciel, son parcours dessine des kilomètres de mots rageurs qu'il trace minutieusement sur les veines mêmes de cette Amérique qui le déçoit.
Ce récit a la texture de la terre dans laquelle on a planté un couteau, la lumière des tableaux du Titien, une narration ponctuée de références à Nirvana comme à saint Augustin, et pour trame de fond des événements majeurs, joués par des acteurs plus ou moins anonymes, témoignages décapants de ce tournant du millénaire.


Source : archambault.ca



Mon avis
À la fin de cette lecture, qui s’est avérée assez fastidieuse, j’ai eu l’impression de ne point l’avoir lu. Ou plutôt devrais-je dire que je n’ai point su y plonger véritablement pour pouvoir étaler toutes les membranes de cette histoire et y déceler davantage de côtés mélioratifs. Mon plongeon ne s’est point réalisé parce que je n’ai ni saisi le noyau du récit, à savoir la vertu subjective du livre, ni été conquise par la plume et l’écho du récit. Encore une fois, je fus déçue d’un livre ayant rapporté un prix littéraire. Il semble que je n’ai point eu la même vision de cette histoire que les juges ou les personnes qui acclament cette œuvre. Mais je ne m’en plains pas puisque la divergence des opinions est l’une des beautés qui caractérise la littérature. Ainsi, au fil de cette lecture, j’ai été assiégée par l’ennui, mais surtout brimée par la vulgarité des propos utilisés. Je ne suis point de celles qui adornent les récits ayant pour but de choquer ou de faire réagir les lecteurs en usant de vulgarisme, lequel implique souvent des mots salaces. Ce n’est pas que je n’aime point me faire bouleverser par un texte, mais que j’abhorre cette manière d’exprimer les idées, car elle heurte durement mon esprit. Parallèlement, le texte a une absence complète de pudeur et selon moi, cela dénature péjorativement la sexualité qui est exploitée maintes fois au cours du roman puisque la crudité explicite devient particulièrement déplaisante et entache tout plaisir à la lecture. Il en va de même pour les autres thèmes cultivés au sein de cette histoire. La masculinité est évoquée de manière que je qualifie d’insipide, car être un homme n’est point de savoir tuer ou user expressément d’une virilité immodérée qui a tout lieu de rendre l’homme, pardonnez mon expression familière, « macho ». La révolte, le suicide, le côté animal de l’être humain et l’amour ( ceci est un grand mot, car l’expression d’attachement qui se retrouve dans le récit ne peut rivaliser avec la véritable signification de l’amour ) sont également d’autres thèmes qui auraient pu être brillamment exploités s’ils emmenaient le lecteur vers une réflexion morale qui en vaut la peine. Ce ne fut pas le cas, car je n’y ai retiré aucune essence à la fin du livre, ce que j’espère constamment lorsque je plonge dans un roman.

Il me fut également impossible de m’attacher au personnage de Marc, ce chasseur friand de la cuisine découlant de ses chasses et qui se prête un peu trop constamment à l’animal qui est ancré en lui. Désillusionné par la société, il s’enfonce dans une révolte qu’il exprime par des idées suicidaires ou des mots tels que « FUCK » écrit sur des cartes géographiques. C’est un comportement que je peux comprendre puisque la société me désespère tout autant. Par contre, cet état d’émeute intérieur ne m’a point rejoint à cause de son expression externe qui ne m’a apporté aucune compréhension à son égard. De même, d’après la conférence que nous avons eut au Cégep, il y a également la présence d’une critique envers la surconsommation de notre époque. Sincèrement, je ne l’ai point vu, mais peut-être que d’autres ont pu constater cette critique. Le sujet de la chasse dans lequel évolue le protagoniste, étant donné que ce domaine est sa passion, m’a également laissée indifférente, car ce n’est pas un thème qui m’intéresse particulièrement. Cependant, je dois avouer que lorsque Marc décrit les repas où se retrouvent les fruits d’une excellente chasse, je m’extasie presque devant le détail réel de ces plats qui expose judicieusement toutes leurs saveurs. Mais ce point positif n’a pas su largement ramener mon attention au sein du récit.

Conséquemment, ce fut un roman qui n’a semé que le stoïcisme en moi. Nonobstant une écriture au talent bien apprêté, le récit ait resté terne et dérangeant à mes yeux tant par sa structure dont le cadre spatio-temporel est difficile à cerner aux prémices du livre que par ses propos dont la révolte s’exprime à outrance par la vulgarité et la sexualité explicite. Personnellement, bien qu’il ait gagné le prix littéraire des collégiens, ce n’est pas un livre que je conseillerais.




4 commentaires:

  1. Ouf... pas certaine que je prendrais plaisir à lire un tel livre.
    J'ai d'ailleurs appris qu'on en ferait un film. J'ai peine à imaginer...

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  2. Je suis bien contente d'avoir lu ton opinion car je pense exactement comme toi. Il me semble que c'est impossible pour une fille de s'attacher à un personnage obsédé sexuel. Le noyau du récit m'a aussi semblé très vague. Je n'ai pas vraiment retenu l'histoire, c'est pourquoi je cherche sur internet des résumés plus plausibles que le mien pour le présenter à la classe...

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  3. Nonobstant une écriture au talent bien apprêté, le récit ait resté terne et dérangeant....
    Attention: ait resté devrait se lire "est resté..."

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  4. moi aussi je j'ai trouvé qu'il n'y avait pas de punch final et c'est ce qui m'a déplu.

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