L'odyssée du Winnipeg
Année : 2010
Pages : 254
Catégorie : Roman uchronique
Âge : Dès 14 ans
Temps de lecture : Cinq jours
Résumé : C'est à la fin de l'été 1939 que deux mille cinq cents hommes, femmes, enfants et vieillards, pour la plupart communistes, tristes vaincus de la nouvelle Espagne franquiste et proscrits de l'histoire, embarquent à Bordeaux sur un improbable bateau.
Il a pour nom Winnipeg. Pour armateur, Pablo Neruda. Pour destination, Valparaíso.
À bord, Luis Gontán, alias Kilowatt, électricien - comme son père avant lui - dans un petit village de Galice, a vu sa vie bouleversée par la guerre d'Espagne en 1937. De témoin, il en est devenu acteur. Bien malgré lui d'ailleurs, quand, par erreur, au cours d'une existence débridée, faite de tromperies et d'enchevêtrements amoureux, il est pris pour Foucellas, le redoutable guérillero galicien, anarchiste et antifranquiste.
Une méprise qui l'a conduit à endosser bien d'autres vies. Mais c'est en dérobant son portefeuille à un brigadiste mort qu'il trouve la clef de son destin : une carte d'adhérent au PC, le sésame grâce auquel il gravira la passerelle du Winnipeg en quête d'une raison d'espérer et d'une vie nouvelle au Chili...
Source : librairiedialogues.fr
Je ne peux pas dire que je fus très attachée à Luis Gontán, alias Kilowatt, car certaines de ses manières me laissaient perplexe ou dégoûtée. Je parle notamment de sa légère indifférence face à la situation ou de s’être fait passé pour un guérillero galicien nommé Foucellas sans la moindre parcelle de remord alors que renier son identité première dépasse l’horizon d’un mensonge. De même, son infidélité à l’égard de sa jeune fiancée enceinte, restée à l’attendre dans sa bourgade, est outrageante. Son impuissance à la vue de la gente féminine n’excuse en rien ses nombreux imbroglios amoureux lors de son aventure et j’ai fulminé en le voyant essayé d’avoir des nouvelles de sa femme en clamant être son fiancé alors qu’il ne mérite point ce statut. Mais nonobstant tous ses caprices qui font de lui un piètre soldat, il reste que c’est un homme guilleret, audacieux, à l’humour croustillant et, à tout le moins, éminemment rusé. Sa chance d’être encore en vie lui a offert l’opportunité d’espérer une nouvelle existence au Chili et son expédition sur le bateau Winnipeg n’est que la passerelle vers cette sortie. Néanmoins, il n’oubliera jamais sans doute les turpitudes du conflit espagnol qui, comme pour tous les soldats, lui a laissé des séquelles inguérissables.
À tout prendre, ce fut une découverte littéraire assez intéressante, nonobstant mes quelques déceptions, car ce roman nous fait passer un moment de lecture enrichissant sans que nous tombâmes dans le larmoiement. L’auteur espagnol qui a pondu cette œuvre a sûrement vécu les affres de cette guerre et je lui dédie mes félicitations pour ce bouquin relatant ce pan de la vie de l’Espagne, bien que je n’aurais jamais tout compris. Mais étant donné mes difficultés avec les affaires d’ordre politique, je suis d’avis que l’effet ne sera pas le même pour les autres lecteurs et qu’eux comprendront les nombreux stratagèmes derrière cette abominable guerre. De ce fait, je conseille fortement ce roman qui est une autre invitation à découvrir la littérature espagnole dont les récits se teintent d’originalité. Grâce à Blog-O-Book et les éditions Buchet-Chastel, que je remercie chaudement, je n’ai pas terminé ma rencontre avec Román Chao !
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