samedi 23 octobre 2010

Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare

Le songe d'une nuit d'été




Coup de coeur !



Éditions : Gallimard
Traduction : Jean-Michel Déprats
Année : 2003
Pages : 367
Catégorie : Pièces de théâtre
Âge : Dès 14 ans 

Résumé

J'ai pu voir la flèche enflammée du jeune Cupidon
S'éteindre dans les chastes rayons de la lune humide :
Et l'impériale prêtresse continua,
Dans sa méditation virginale, libre de tout désir.
Pourtant j'ai remarqué où est tombé le trait de Cupidon.
Il est tombé sur une petite fleur d'Occident,
Auparavant, d'un blanc de lait ; désormais empourprée par la blessure de l'amour,
Et les vierges l'appellent «pensée d'amour».
Va me chercher cette fleur : je t'en ai montré une fois la plante.
Son suc, déposé sur des paupières endormies,
Rendra tout homme ou toute femme follement idolâtre
De la première créature vivante qu'il verra.
(Acte II, scène I)
 

Source : decitre.fr



Mon avis ( septembre 2010 )

 

 Je suis heureuse d’écrire que c’est ma première pièce de théâtre coup de cœur ! Et je ne suis point encore capable de comprendre ce changement inattendu ! Car en effet, j’ai déjà essayé de rencontrer la plume de Shakespeare par l’entremise de sa vénérable tragédie, Roméo et Juliette. J’étais à l’âge de la pré-adolescence et malgré cet amour absolu et naissant pour les mots, j’avais abandonné dès la première page. Les phrases étaient illisibles pour mon esprit et une seule page devenait un marécage de mots abscons. Mais je dois cette confusion à mon jeune âge, car à l’heure où je vous écris, je suis tombée en amour avec la plume de cet auteur prolifique. Ce parangon démontre que nos goûts et notre compréhension évoluent constamment. 

 L’histoire 


N’y a-t-il pas plus créatrice histoire que Le songe d’une nuit d’été ? Une pièce où l’illusion se mêle à la réalité ; où l’amour véritable se mêle à la fausse passion. Les quiproquos amoureux prennent l’avant place sur scène, victimes du pouvoir invisible des esprits de la forêt. Lysandre, Hermia, Démétrius et Héléna forment ces jeunes personnes qui, en deux nuits, verront leur sentiment amoureux changer de manière sibylline. L’histoire aborde plusieurs facettes de l’amour : passionné, impossible, jaloux. Mais la pièce reflète avant toute la dichotomie entre deux univers opposés puisque le monde des fées, soit la nature sauvage, et le monde des humains, Athènes, s’enchaînent puis s’éloignent. On embarque gracieusement dans cette histoire utopique, car la magie qui parsème les relations viennent nous gagner facilement. Le titre est symbolique : on se croirait dans un songe où tous les sentiments basculent. Une question fondamentale apparaît dans ce rêve : l’amour véritable existe-t-il vraiment ? Est-ce que l’amour, le vrai, peut traverser monts et rivières sans se briser ? La fin est, ma foi, la partie la plus divertissante, car les soldats d’Athènes proposent aux spectateurs réunis ( les jeunes amoureux et les nobles de pouvoir ) une pièce de Pyrame et Thisbé que l’on peut interpréter comme une parodie des œuvres de Shakespeare. La maladresse, le manque de crédibilité, l’image burlesque des costumes et les paroles mal énoncées forment un plat savoureux d’humour. Une conclusion qui boucle brillamment la pièce ! Un dernier point également : la disparition des coryphées. Oh ! quel soulagement ! En effet, à travers les époques, les pièces sont sujettes à des changements au sein de la structure et au temps de l’auteur, cette particularité des vieilles pièces de théâtre n’existent plus. Et ce n’est pas pour me déplaire !      


Personnages                              

Les personnages sont nombreux dans la pièce. Tout d’abord, il y a les amoureux principaux : Lysandre, jeune homme fou d’amour pour sa belle Hermia, mais à qui l’on refuse sa main ; Démétrius, le prétendant d’Hermia choisi par son père ; Héléna, fougueuse jeune femme qui s’acharne amoureusement sur le pauvre Démétrius alors qu’il ne partage pas ses sentiments ; et Hermia, cette douce beauté sous le charme de Lysandre. Ces quatre jeunes adultes tomberont sous le voile de l’illusion, à cause des erreurs successives du malin Puck, serviteur du roi des fées. Les sentiments amoureux se modèleront, allant de la fausseté à la véracité, sans que ceux-ci ne comprennent la source. Il en sera de même dans l’univers féerique puisque Titania, reine des fées, tombera sous le charme d’un téméraire et dynamique soldat, Bottom ( acteur dans la petite mise en scène de la fin ). Il y a bien d’autres protagonistes, mais ce sont ceux auxquels la pièce accorde son importance. Personnellement, j’ai adoré le couple Lysandre/Hermia, car leur amour passionné est à faire pâmer toutes les femmes qui ont l’essence romantique. Bottom est également un soldat dont l’ardeur de caractère ne peut qu’engendrer le rire et il a, tout comme Puck, une importance singulière puisque tous les deux sont les seules personnes à pouvoir passer d’un univers à un autre.   

Écriture 


Le talent de Shakespeare est incontestable et bien que certaines de ses phrases soient seulement comprises par les plus érudits en littérature, sa plume nous emporte avec une douceur intense. La prose libérée dans cette pièce n’a d’égal qu’un bellissime parfum printanier : si doux, si magnifique, si savoureux pour l’esprit. Une langue ornant un panache de diversité ! Shakespeare peut passer de l’aveu ardent aux répliques empreint d’humour avec cette facilité dont est doté son talent. Une histoire scintillante de somptueuses métaphores, que demandez de mieux ? ! 

Conclusion 


Vous aurez compris, je suis une nouvelle adapte de Shakespeare ! Et je suis d’avis que Le songe d’une nuit d’été est une œuvre idéale pour débuter avec cet auteur, notamment par l’entremise de cette édition qui offre à la fois le récit d’origine et la traduction française. De même, cette pièce baroque permet une belle plongée au sein du théâtre ! Ainsi, je continuerai mon aventure au gré de son univers et je me déguste à l’avance de ses pièces qui épousent mes étagères. Mes remerciements à ma professeure de théâtre pour cette fabuleuse odyssée théâtrale !

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