samedi 16 octobre 2010

Dans la mort

Dans la mort



Quelle sensation étrange... et sublime à la fois. Comme si je tangue entre le monde réel et un sombre trou noir. Ma vision se trouble et s'éclaircit de même que mon coeur qui ne cesse de perdre des battements. Le plus étrange est que je n'ai aucune peur. Seul une paix immense m'habite tandis que mes oreilles défectueuses captent des sanglots et des murmures éloignés. Impossible de dire ce qui va m'arriver. Tout ce que je sais c'est que je glisse doucement entre les mains de la mort, vers un endroit qui m'est encore inconnu. Je ne ressens plus rien, ni même le doux contact de la paume de mon mari. En fait, je trouve que l'air est chaude, non pas étouffante, mais chaleureuse. Je vois même une délicieuse lumière à travers mes yeux à demi-fermés. Allez savoir si c'est l'éclairage de la salle d'urgence, tout ce dont je suis certaine c'est que grâce à elle, je me sens vibrer et décoller hors de mon corps. La sensation est la même que lorsque nous nous endormons. Nous plongeons dans les ténèbres et nous nous réveillons au matin, quelques secondes plus tard. Sauf que cette fois-ci, je ne me réveille pas au côté de mon mari et je n'entends ni le tic-tac de l'horloge ni le rire de mes enfants. Au contraire, je flotte à travers une intense lueur peu aveuglante et j'explose de chaleur et d'amour. Et l'expression est bien appropriée puisque je me sens comme une boule de lumière. Le plus drôle dans tout ça c'est que j'en suis une. Je n'ai plus mon enveloppe corporelle, je suis seulement une belle et merveilleuse aura enflammée. Et je me dirige tout droit vers des visages qui me semblent familiers. Soudain, je les reconnais et une autre fusion de chaleur m'envahit. Mes grands-parents, mon père, mon amie Karine et même mon chien m'attendent dans cette lumière avec un sourire éclatant. Cependant, quelques secondes avant de m'embarquer avec eux pour un nouveau voyage, j'ai une pensée pour ma famille. Qu'allait devenir mon mari sans moi ? Et mon fils aîné qui allait être bientôt père d'un adorable bébé ? Et j'oublie ma fille cadette. Elle n'a que sept ans... comment allait-elle réussir à vivre une vie normale sans une mère à ses côtés ? Mais une paix m'envahit aussitôt. Je n'ai pas d'inquiétude à me faire. Même là-haut, je veillerai sur eux à chaque instant. Et un jour, nous serons tous réunis à nouveau... et resterons ensemble éternellement.



Fanny Mathieu ( 2009 )



andrebio.com

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